1. Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France
2. N° d’ordre 868
3. Etat partie France
4. Critères C (ii)(iv)(vi)
5. Le Comité a décidé d’inscrire cet ensemble sur la Liste du patrimoine mondial sur la base des critères (ii), (iv) et (vi) :
6. Critère (ii): La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement religieux et culturels au cours du Bas Moyen Age, comme l’illustrent admirablement les monuments soigneusement sélectionnés sur les chemins suivis par les pèlerins en France.
7. Critère (iv) : Les besoins spirituels et physiques des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle furent satisfaits grâce à la création d’un certain nombre d’édifices spécialisés, dont beaucoup furent créés ou ultérieurement développés sur les sections françaises.
8. Critère (vi) : La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est un témoignage exceptionnel du pouvoir et de l’influence de la foi chrétienne dans toutes les classes sociales et dans tous les pays d’Europe au Moyen Age. Plusieurs délégués ont félicité la France de cette inscription, particulièrement importante pour les « itinéraires », concept très utile pour l’évolution du patrimoine mondial. Le délégué de la France, en réponse à une question soulevée par le délégué de la Thaïlande, a déclaré que son pays était disposé à examiner avec l’Espagne une inscription conjointe des deux sites des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
En 1998, l’Unesco classe pour la France 71 monuments, dont 64 monuments individuels et 7 portions de chemins sur la liste du Patrimoine Mondial. Ces monuments sont reconnus comme étant les principaux jalons sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.
Douze d’entre eux se trouvent sur la Voie de Vézelay. https://vezelay-compostelle.eu/trace-voie-historique/
En Bourgogne,
Dans le Berry,
Dans le Limousin,
En Aquitaine,
Sur une ancienne voie secondaire (classement complémentaire en 1999)
Tout au long de sa pérégrination vers le tombeau de saint Jacques, le pèlerin rencontre des bâtiments ou des œuvres d’art, créés pour, et parfois par, ses prédécesseurs.
Certains de ces édifices ont été classés en 1998 au patrimoine mondial de l’UNESCO, au titre des Chemins de St Jacques de Compostelle en France :
En Bourgogne :
Pour les bâtiments classés et situés au-delà de Crozant, vous pouvez consulter le site internet des associations nous suivant sur la voie de Vézelay.
Mais on ne peut pas, bien évidemment énumérer toutes ces merveilles. Le chemin vous réserve aussi quelquefois, au détour d’un chemin, la découverte d’une petite chapelle ou d’un sanctuaire !
Pour mieux comprendre les spécificités de la voie de Vézelay par rapport aux autres voies jacquaires françaises, il faut comprendre son héritage historique et son rayonnement exceptionnel dans toute l’Europe. Trois points particulièrement importants :
A l’origine, la basilique était un monastère de moniales installé depuis l’an 850 dans le petit village voisin de Saint-Père.
A la suite des attaques des Vikings, le monastère est détruit. Pour une meilleure défense, une nouvelle église est construite sur les hauteurs de la colline de Vézelay. Le lieu devient une abbaye d’hommes qui attire de nombreux habitants. A cette époque, les reliques des saints, compagnons ou non de Jésus, sont rapportés de Palestine et elles voyagent beaucoup. Celles de Marie-Madeleine – ou Marie de Magdala – sont exposées dans l’abbaye. Comment y sont-elles arrivées ?
En 1050, Marie-Madeleine devient officiellement la sainte patronne de l’abbaye. Ses reliques sont certifiées véridiques par le pape, Léon IX. Une bulle du 27 avril 1050, indique que le sépulcre de Marie Madeleine est bien à Vézelay, bien que cela soit contesté par les Provençaux. Mais les miracles se produisent et les pèlerins affluent.
Les sites de la Sainte-Baume, de Vézelay, et quelques autres églises sont certains de posséder quelques ossements de Marie-Madeleine. Mais peut-être n’est-elle jamais arrivée en France !
Au XIIe siècle, la puissance de cette abbaye est donc très importante. Elle devient l’un des lieux dans lequel les rois et les abbés prônent la croisade.
En 1146, c’est Bernard de Clairvaux (Saint Bernard) qui appelle à la seconde croisade. Puis, cinquante ans plus tard, en 1190, Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion partent pour la troisième croisade depuis la colline de Vézelay.
Plus tard, le roi Saint-Louis y effectuera des pèlerinages, avant son départ en croisade en 1270. Mais c’est aussi dans l’abbaye de Vézelay qu’en 1166, Thomas Beckett, archevêque exilé de Cantorbéry, prononce la condamnation solennelle de son roi, Henri II.
Le « Codex Calixtinus », édité vers 1150, est un recueil de cinq livres, dont le dernier (livre V) est le fameux « guide du pèlerin ».
Placée en tête de ce recueil consacré à la gloire de saint Jacques, cette lettre a donné son nom à l’ensemble du recueil : le Codex Calixtinus. Y sont décrites quatre différentes routes partant de France pour rejoindre le tombeau de l’Apôtre saint Jacques, avec force détails sur les pays traversés et les peuples rencontrés. La majorité des pèlerins de l’époque ne sachant ni lire ni écrire, cet ouvrage, écrit en latin, était certainement réservé à une élite religieuse.
« Le troisième (chemin), par Sainte-Madeleine de Vézelay, Saint-Léonard en Limousin et Périgueux… ».
La basilique vient de subir ces dernières années une cure de jouvence grâce à d’importants travaux de rénovation, tant intérieurs qu’extérieurs, La précédente campagne avait été entreprise par Viollet-le-Duc !